C’est pas parce qu’on a fait un mémoire qu’on va s’arrêter d’écrire.
Notre DC Aurélie nous a envoyé ce billet le 22 mai, quelques jours après la remise de notre mémoire.
Il y a des grossesses difficiles et des accouchements douloureux, parfois dans l’urgence, ce qui n’est jamais rassurant pour ce qui va voir le jour, même s’il ne s’agit que d’un mémoire ! On nous avait prévenus pourtant, ce n’est pas comme pour les futures mères à qui l’on promet « que tout ira bien », c’est vrai, pourquoi leur dire la vérité ?
Nous, nous savions que ce serait l’inquiétude, le doute, les hésitations, les situations où l’on s’embourbe, les discussions rapportées « c’est bon, j’ai téléphoné à mon tuteur, je lui ai dit que j’allais laisser tomber », les brefs moments de joie « je viens de passer la barre des 20 000 signes (sur un minimum de 50 000 !) », les échanges à une heure du matin sur la conversation WhatsApp, « j’attaque ma troisième nocturne ». On le savait, on a même failli s’y prendre à l’avance, organiser un retro planning qui fait que ça va passer laaaaarge (l’expression favorite du Breton de la promo).
Et puis, voilà, « crac, la mouche dans le lait »*, à un moment ça grippe, les personnes que l’on pensait interviewer ne sont libres qu’à partir du 3 Juin – au plus tôt – , pour un travail à rendre le 19 Mai, on s’est perdus dans le fil de notre démonstration, et comme aucun des copains n’a le même sujet, on peut se motiver pour travailler ensemble mais pour échanger c’est une autre affaire.
Et pourtant, ce mémoire, à une époque de notre vie professionnelle, c’est un délicieux retour à la vie d’étudiant, les retrouvailles avec une pression qui augmente avec le temps car c’est bien connu, les jours raccourcissent lorsque l’échéance approche. C’est le soulagement mêlé d’insatisfaction du travail produit et rendu, les questionnements post-délivrance, qui font que l’on continue à y penser alors que tout est joué.
C’est aussi pour certains, une mise à l’épreuve, l’opportunité de faire une première présentation d’un projet qu’ils portent en eux et pour lequel ce pitch devant un jury académique peut déjà être un premier pas vers une concrétisation, un lancement futur. Pour d’autres, c’est une analyse de l’existant assortie d’une projection, la recherche de pistes exploratoires pour un secteur où toute opportunité est à envisager, éventuellement à saisir.
Enfin pour la grande majorité, c’est le difficile exercice d’entreprendre, selon une méthodologie et des règles strictes, la rédaction d’un travail imposé, sur la forme pas sur le fond on l’aura compris, et qui doit réunir une réflexion, des références aux cours, des recherches.
C’est enfin la satisfaction d’arriver au terme de ce qui a demandé un effort intense et de longue haleine, l’obsession avec laquelle on se réveille et avec laquelle on se couche également, mais qui couronne également une année et demie d’apprentissage, et comme tout ce qui a été ardu, que l’on est fiers d’avoir mené à bien.
Pour la soutenance, ce sera la énième occasion d’échanger avant par Zoom, entre nous, autant pour le plaisir de se voir que de partager nos interrogations.
Et ensuite, e la nave va !
* « Ne nous fâchons pas », dialogue de Michel Audiard