Drôle de journée, mardi 9 mars, dans le monde des médias au Québec.
D’abord, on a appris les détails de l’arrivée de Noovo Info, qui débarque le 29 mars sur les ondes de Noovo. Quelques heures plus tard, on annonçait la fermeture du HuffPost Québec.
Entre l’excitation de l’arrivée de Noovo Info et la désolation de voir le HuffPost Québec fermer ses portes, il y a surtout de l’espoir.
Au cours des dernières semaines, j’ai parlé à plusieurs dirigeants des grands médias québécois, dans le cadre de mon mémoire de Master.
- Le Devoir a annoncé être rentable pour une troisième année consécutive, en mai dernier.
- La Presse a réussi à atteindre l’équilibre budgétaire en 2020. La coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i) a repris les six quotidiens régionaux suite à la faillite du groupe Capitales Médias, et leur pari d’abonnement numérique payant semble porter ses fruits.
- Noovo lance sa salle de nouvelles dans quelques semaines, avec la puissante machine de Bell Média en soutien.
- Québecor a confirmé le virage numérique du 24 Heures, en plus d’innover sur le numérique avec Québecor ID, QUB Radio, QUB Musique…
- Radio-Canada continue d’embaucher.
Bien sûr, il y a plusieurs facteurs conjoncturels qui viennent fausser les données. Le gouvernement du Québec a investi massivement en publicité dans les médias québécois pour ses campagnes Covid. Les programmes d’aide gouvernementale aux médias (provincial et fédéral) font une énorme différence, mais ils devraient techniquement prendre fin en 2023-2024.
Rien n’est gagné. Mais contrairement à ce qu’on pensait au printemps dernier, la crise actuelle semble avoir été bénéfique pour les médias québécois. Elle a démontré hors de tout doute l’importance de miser sur une industrie médiatique forte et crédible. Et on sent que les entreprises et organisations et gouvernementales sont de plus en plus fières de dépenser leurs dollars publicitaires au Québec plutôt que de les donner aux géants du Web.
Journée de sentiments partagés, donc. Mais depuis que j’ai gradué de mon bac en journalisme en 2010, je ne me souviens pas d’une période qui s’annonçait aussi excitante, dans le monde des médias au Québec.
Remi Aboussan, Team DC