Barack Obama aime les mots, il en connait la force et donc les dangers. L’ancien président des Etats-Unis n’irait pas jusqu’à regretter les « Causeries au coin du feu » de Roosevelt, mais il déplore la « foire d’empoigne » que représentent les réseaux sociaux. Le « pouvoir des mots » a été « compromis » , dit-il , par l’évolution du paysage médiatique. « Il n’y a plus de règles convenues sur ce qui est vrai et faux”.
Au micro de France Inter, Baraka Obama s’insurge que son successeur n’ait pas été inquiété « pour avoir menti tout le temps ». « Et ça c’est, je pense, le plus grand danger actuel pour la démocratie », souligne le Nobel de la Paix venu assurer la promotion du premier tome de ses mémoires, Une terre promise (Fayard). Comment y faire face ? « Nous ne pourrons pas revenir à une époque où il y avait quelques arbitres de la vérité, à moins de recourir à un modèle de gouvernement à la chinoise où le remède serait pire que le mal », constate l’ancien président américain.
Nous devons trouver des moyens de tenir les entreprises de réseaux sociaux responsables de la manière dont nous faisons la différence entre réalité et fiction. Entre ce qui est une opinion et ce qui est manifestement vrai.
barack obama
C’est un « showman » qu’Augustin Trappenard a eu « face » à lui dans Boomerang, pour cette demi-heure d’entretien réalisé en duplex, covid oblige. Sur un mode « easy listening« , très feutré tant la voix et l’attitude de Barack Obama sont agréables et apaisantes. Et quelle belle idée d’avoir ponctué l’interview avec deux autres amoureux des mots (des maux ?) le rappeur Eminem et la poétesse Amanda Gorman.
L’interview exclusive de Barack Obama chez Augustin Trapenard